27 janv. 2010

Réaction à mon article sur les quéteux

J'ai reçu cette lettre d'un résident de St-Armand, via M. François Lévesque, suite à mon article sur les quéteux à Bedford. Je l'imprime intégralement dans l'intérêt de la démocracie. Je devrai possiblement lui répondre ici, d'ici quelques jours. Merci de m'écrire.

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Monsieur Léger,
Éditeur du blogue
Le Bedfordois

Un ami, résident de Saint-Armand, vient de me signaler l’existence de votre blogue en m’invitant fortement à aller le visiter : « Si tu veux rire, va lire ça ! ». Alors, j’ai fait mes devoirs : j’ai visité votre blogue et je l’ai lu d’un bout à l’autre ; mais je n’ai pas eu ma récompense : je n’ai pas ri du tout.

D’abord, malgré le respect que m’inspire votre initiative citoyenne, je ne me gênerai pas pour vous dire à quel point je trouve navrant le fait que vous utilisiez une langue écrite d’aussi piètre qualité pour faire valoir vos opinions. Puisque vous nous apprenez, sur votre maigre vignette de présentation, que vous êtes à la retraite, je vous inviterai donc, en premier lieu, à mettre à profit vos nombreux temps libres pour rafraîchir vos notions de grammaire et d’orthographe, lesquelles ont un urgent besoin d’une sérieuse remise à niveau.

En ce qui concerne votre message à proprement parler, je crois comprendre qu’il est fort simple, j’irais même jusqu’à le qualifier de simpliste et répétitif :
« Nos taxes, déjà très cher (sic), doivent servir uniquement pour des services municipaux. »
« Si on paye, alors nous sommes des “suckers” »
« Les taxes municipales sont pour des services municipaux. »
« Nos taxes, encore, c’est pour des services. »

Donc, si je résume bien votre pensée, le produit des taxes ne devrait servir qu’à fournir des services aux citoyens. Bon, je veux bien. Mais là où votre message souffre d’une incohérence lamentable, c’est que nulle part, au fil des six pages de votre blogue, vous ne vous donnez la peine de définir clairement ce que devraient être ces fameux « services aux citoyens ».

Puisque vous vous opposez systématiquement au financement de toute initiative touchant aux infrastructures municipales, à la réfection de l’église Saint-Damien, à la tenue d’un spectacle, à l’appui d’une coopérative de santé, les lecteurs de votre blogue en sont réduits à conclure que votre définition des « services aux citoyens» ses limite à la collecte des ordures ménagères et du recyclage, au service des incendies et au déneigement des rues.

Avec une définition aussi étroite des « services municipaux », monsieur Léger, vous n’avez pas à vous inquiéter : dans moins de dix ans, vous n’aurez même plus à vous soucier de financer aucun de ces services, puisque Bedford sera devenue une ville fantôme, où le grave problème de la survie des piétons que vous soulevez longuement sur votre blogue ne se posera plus, puisque les rues seront désertes.

Personnellement, j’avoue ne pas connaître grand chose au monde de la santé, au maintien du patrimoine architectural, aux éoliennes ou au financement des infrastructures domiciliaire, cependant, contrairement à vous qui ne semblez pas en connaître davantage étant donné la maigreur de votre raisonnement en ces matières, je ne me risquerai pas à commenter publiquement ces enjeux.
En revanche, en matière de culture, je prétends m’y connaître, puisque c’est un secteur où j’oeuvre professionnellement depuis 40 ans. Ainsi, fort de mon expertise en matière de culture, je puis vous assurer que toutes les grandes comme les petites villes du monde civilisé ont compris depuis longtemps que les investissements en culture constituent un service essentiel pour toute municipalité soucieuse de son développement économique et du bien être de ses citoyens.

Des villes comme Paris, New York, Barcelone, Boston, Londres et Montréal investissent, chaque année, plusieurs dizaine millions de dollars dans la culture, parce que leurs dirigeants ont compris que chaque dollar investi dans le monde de la culture a des retombées économiques directes qui représentent de quatre à sept fois l’investissement consenti au départ.

Pourquoi croyez-vous que les casinos de Las Vegas s’arrachent Céline Dion et le Cirque du Soleil ? Parce que leurs dirigeants sont des « suckers », comme vous le prétendez, monsieur Léger ?

Pourquoi le maire de Québec a-t-il signé un contrat de plusieurs millions de dollars pour s’assurer de la présence dans sa ville du « Moulin à image » de Robert Lepage durant plusieurs années ?

Parce que le maire Labaume est un « sucker », peut-être ?

Plus près de nous, ne croyez-vous pas que les citoyens de Granby y trouvent leur compte quand la municipalité investit dans son Festival de la chanson ?

Ce que vous devez comprendre, monsieur Léger, c’est que, en acceptant d’investir pour obtenir la tenue d’un événement culturel à Bedford, vos conseillers municipaux font enfin preuve d’une vision optimiste et audacieuse ; vision qui vous dépasse, certes, mais qui témoigne de l’intérêt de nos élus pour le bien-être de la population et la santé financière de leur ville, déjà durement éprouvée par les conditions économiques difficiles que nous traversons.

Ce que vous devez également comprendre, monsieur Léger, c’est que cette somme versée par la municipalité est essentielle pour obtenir l’aide financière d’autres instances gouvernementales, telles la CRÉ, le CLD, le Pacte rural, le Ministère du tourisme du Québec, Patrimoine Canada, etc. En clair, l’aide que doit consentir notre conseil municipal constitue le premier geste à poser pour que les autres niveaux de gouvernement acceptent à leur tour d’investir dans l’avenir culturel et économique de notre municipalité.

Dans le cas qui nous préoccupe et contrairement à ce que vous écrivez si piteusement, les « suckers », comme vous les nommez dans votre langue à la fois primitive et grossière, sont ces petits cerveaux bornés qui ne comprennent strictement rien au développement harmonieux d’une municipalité ; petits cerveaux mesquins dont vous êtes, de toute évidence monsieur Léger, le triste porte-étendard.

François Renaud,
Saint-Armand

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